Le guide des anime de l'hiver 2024

The Unwanted Undead Adventurer

Lendt Faïna traque les monstres depuis dix ans. Malheureusement, il n'est pas très doué pour ce travail et se contente de chasser des limaces et des gobelins pour gagner quelques pièces. Un jour, en explorant un chemin inconnu, il se retrouve confronté à un dragon légendaire très puissant et meurt. Il se réveille pourtant sous la forme d'un démon squelette. Désormais, il aspire à retrouver son humanité…

The Unwanted Undead Adventurer est diffusé sur Crunchyroll.

Damien Hilaire
Note :

Un titre fantasy de réincarnation mais pas un isekai, ce tensei, dont les rumeurs disent que l'adaptation manga est meilleure que le roman d'origine, arrive enfin en anime.
Nous l'avons découvert dans sa version manga en France aux éditions Meian et c'est vrai que si l'anime est à la hauteur des attentes, ça fera bien plaisir parce qu'elle le mérite. À la production c'est le studio CONNECT, société fille de SILVER LINK, que l'on retrouve à la manœuvre. La réalisation échoit à Noriaki Akitaya, réalisateur d'Ayakashi Triangle produit également par CONNECT évidemment, mais dont nous préférerons retenir le très sympathique Slow Loop. L'adaptation est signée Yukie Sagawara qui a l'habitude de la dark fantasy puisqu'il adapte également Overlord chez Madhouse. L'équipe a du bon et du moins bon donc nous allons vite voir si ça fait le café !

Lendt est un héros de rang cuivre, 20 ans d'expérience en tant qu'aventurier, toujours prudent, jamais greedy, a jamais présumé de ses capacités et c'est ce qui l'a maintenu en vie jusqu'à maintenant. Mais ce coup-ci, sa curiosité et son sens de l'aventure ont causé sa perte. Explorant plus loin que d'ordinaire, Lendt se retrouve face à un dragon qui le dévore sans qu'il ait le temps de penser à fuir.
Mais alors qu'il devrait être mort, il se réveille dans le corps d'un squelette. Un mort-vivant doué de conscience qui va arpenter le donjon de la lune d'eau à la recherche d'un moyen de redevenir humain. Pour ça il lui faudra passer par plusieurs étapes en trucidant ses semblables squelettes, zombies, gluants en vadrouille, passeront au fil de sa lame !

Voilà le programme ! Bon bah pour un premier épisode c'est pas si mal ! Alors oui, il y a un peu de CGI mais elle ne pique pas les yeux donc pour la technique c'est plutôt bon. L'épisode a un bon rythme, il prend son temps, introduit doucement ses personnages mais l'univers reste pour l'heure assez mystérieux. Il y a un classique système de rang, une guilde d'aventuriers, un héros faible mais fort… C'est basique mais au moins on est pas perdu ! Après le personnage réincarné en monstre on y a déjà eu droit mais ici contrairement à d'autres et à la plupart des récits du genre, le héros semble partir pour être en solo avec pour objectif, non pas de fédérer d'autres monstres (et faire une sorte de partie de Civilization option allégorie du racisme), mais plutôt de redevenir humain. Le monstre n'est jamais allié et ici l'objectif c'est une quête d'humanité, retrouver forme humaine pour revenir à la maison. Mais on se doute bien que ça ne sera pas facile et qu'il aura besoin d'alliés, qu'on nous tease déjà par ailleurs.
Reconnaissons au moins que le dragon n'a pas une forme orthodoxe qui laisse penser qu'il n'est pas un simple reptile et que si Lendt est encore vivant c'est sans doute parce qu'il a été tué par ce dragon précisément. La série va donc sans doute creuser de côté. Par contre c'est surprenant de voir le héros déjà évoluer à l'épisode 1 ! Sans doute qu'il mettra beaucoup plus longtemps pour atteindre le palier suivant.
Au final, un bon début un peu faible sur la technique mais propre qui ne demande qu'à se développer. À suivre !

Guillaume Lasvigne
Note :

Quelques mois après avoir rapidement abandonné le faussement improbable Reborn as a Vending Machine, I Now Wander the Dungeon, il est temps de zapper tout aussi vite le réellement inoffensif The Unwanted Undead Adventurer, la nouvelle réalisation de Noriaki Akitaya.

Cette fois-ci soutenu par les équipes du studio CONNECT (Strike the Blood), le nouveau projet du metteur en scène repose sur un pitch un tantinet moins fun, mais surtout un traitement qui l'est encore moins et qui trahit nettement ses origines, à savoir la série de light novels de Yû Okano et Jaian.
Lendt Faïna est un aventurier de rang cuivre, l'avant-dernier échelon de la hiérarchie. Le jeune homme est pourtant volontaire mais rien n'y fait : il a beau étudier la magie ou les monstres et s'entraîner quotidiennement, il reste inlassablement en bas de l'échelle. Son ambition est à ce titre très paradoxale, puisqu'il désire plus que tout devenir aventurier de rang mythril, à savoir la crème de la crème du démolissage de monstres et d'exploration de donjons. C'est lors de l'exploration de l'un de ces derniers qu'il fait face à un dragon à l'apparence étrange. Celui-ci le tue rapidement, du moins en théorie. Lendt se réveille bien « vivant », dans les os d'un squelette certes immortel mais plus faible que le premier aventurier venu ! Il se décide alors de faire appel à l'évolution substantielle, qui lui permettrait de devenir une goule.

Autant dire qu'après vingt minutes basées sur ce postulat, on regrette un peu nos vingt minutes surtout à l'aune de l'absence totale de projet de mise en scène. C'est bien simple : passé un opening qui donne envie de s'ouvrir les veines en littéralement une seconde et demie, le récit se résume à un squelette monologuant dans des décors vides et paraphrasant la moindre action effectuée. Nous n'avions pas vu présentation aussi médiocre des tenants et aboutissants d'un univers depuis longtemps, environ une bonne semaine à l'échelle de l'industrie. Caractéristiques de tel monstre, utilité des quêtes, description des différents pouvoirs, etc… Le protagoniste s'adresse au spectateur en permanence avec cette volonté « animesque » de ne surtout laisser aucune interrogation perturber l'expérience du public. Il faut dire que ce serait dommage de laisser dans l'ombre certaines caractéristiques d'un monde aussi complexe et inédit. Tout juste sauvera-t-on quelques sourires esquissés ici et là, qu'ils aient provoqués intentionnellement ou non.

Bref, The Unwanted Undead Adventurer a peut-être des choses à raconter mais a décidé qu'il attendrait au moins le prochain épisode pour le faire. De la direction artistique globale au manque complet de personnalité du titre à tous les niveaux, il n'y a pour l'heure rien qui puisse pousser à satisfaire une curiosité morbide qui a surtout, avouons-le, toutes les chances de nous faire perdre notre temps. Mais nous n'avons pas tous la chance d'être immortels.